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Les nouvelles formes d'organisation du travail
Dès 1927, E. Mayo se préoccupe du comportement de
l'homme au travail et de ses relations avec les autres
salariés.
Ses découvertes peuvent se résumer ainsi :
Plus
récemment F. Herzberg a recherché quelles
étaient les motivations essentielles des travailleurs. Il
arrive à la conclusion qu'il faut que leur travail les
intéresse ( il ne faut pas s'étonner qu'un travail
bête soit fait bêtement ) et propose d'enrichir leurs
tâches.
La rotation des Postes et l'élargissement des tâches
1. Définition
La rotation des postes a pour buts d'une part, d'éviter la
lassitude ou la fatigue de l'ouvrier en rompant la monotonie de son
travail, et d'autre part, de lui faire connaître l'ensemble des
tâches, donc de le rendre polyvalent en améliorant sa
qualification.
L'élargissement des tâches consiste à introduire
plus de variété dans un travail répétitif
de cycle court. On regroupe alors plusieurs tâches
élémentaires qui forment un tout.
La répétitivité diminue car le temps du cycle
s'allonge (cycle d'une demi-heure au lieu de trois minutes, par
exemple).
2. Appréciation
La rotation et l'élargissement des tâches sont
présentés comme une amélioration des conditions
de travail (par réduction de leur monotonie). Ne s'agit-il pas
souvent en fait de remplacer des tâches sans
intérêt par d'autres tâches sans
intérêt ? G. Elgozy (L'Entreprise en péril)
explique que "l'élargissement des tâches en amont ou en
aval n'est jamais qu'un taylorisme diversifié, qui
atténue rarement les causes de morosité et qui ne
suscite guère de motivations. "Un laveur de vitres
n'éprouve aucun enthousiasme à laver des parquets.
"
En revanche, ces méthodes sont très utiles à
l'entreprise puisque la polyvalence du personnel qui en
résulte lui permet de boucher les trous en cas
d'absentéisme au sein d'une équipe de travail et
d'adapter plus facilement la charge de travail au niveau de la
production (Flexibilité du travail).
L'enrichissement des tâches
L'enrichissement des tâches consiste à introduire des
activités plus attractives, voire plus qualifiées
(contrôles, petit entretien, montage et réglage de la
machine, etc-), de façon à élever le niveau de
responsabilité du salarié en mêmes temps que sa
motivation.
Le travail enrichi
Plusieurs types d'enrichissement des tâches doivent être
distingués
- Parfois le travail reste le même, mais les salariés
ont la possibilité de fixer leurs objectifs, ou d'y participer
: dans le cadre d'une application de la direction par objectif. Le
but à atteindre sera le ressort principal de la motivation au
travail, la réussite dans cette entreprise apporterait en soi
une satisfaction ; pour l'essentiel, le travail à faire reste
le même, mais l'opérateur a là possibilité
d'entretenir son matériel. Ceci réduit la
dépendance du salarié à l'égard de son
environnement et le rang responsable sur un plan autre que la
production. La confiance lui est ainsi témoignée.
L'entretien ne demande pas les mêmes habiletés que
l'exécution ;
- Le contrôle de sa production, de la qualité de son
travail fait appel à un autre mécanisme.
L'auto-appréciation permet la correction de
l'exécution, et évite une situation infantilisante de
contrôle externe ;
- L'organisation, la planification, la programmation de son travail
donnent une autonomie supplémentaire et supprime où
réduisent certaines prérogatives de l'encadrement ou de
fonctionnels spécialisés dans ces tâches ;
- Le regroupement de la totalité d'un travail, d'un processus
permet de donner un sens à ce que l'on fait. Il est plus
facile d'identifier sa contribution à la marche du
travail.
Le groupe semi-autonome
1. Définition
Les groupes semi-autonomes prolongent l'enrichissement des
tâches au niveau de l'organisation du travail de toute
l'unité de production et non plus au seul niveau de l'individu
isolé.
On confie la réalisation d'un ensemble de tâches
à un groupe de travailleurs qui s'organisent eux-mêmes
pour atteindre l'objectif de production défini avec la
hiérarchie.
Le groupe répartit les tâches entre ses membres,
organise son approvisionnement et effectue le contrôle de son
travail.
Les méthodes d'organisation centrées sur les groupes
Ces méthodes possèdent deux caractéristiques
essentielles :
- Elles utilisent
les compétences techniques et intellectuelles des
salariés, leur capacité de proposition, leur
créativité pour réagir aux problèmes
quotidiens de l'entreprise (amélioration de la qualité,
des conditions ou de l'ambiance de travail) ;
- Elles ont pour objectif de donner la parole aux pariés, de
faciliter la communication entre les différents membres du
personnel quelles que soient leurs liaisons hiérarchiques afin
de lutter contre des structures trop bureaucratiques.
Les méthodes
les plus connues sont les groupes d'expression, les groupes de
progrès et les cercles de qualité.
1. Les groupes
d'expression et les groupes de progrès
Groupes d'expression formule spécifiquement française
dans son cadre
2. Les cercles de
qualité
Le principe des cercles de qualité est de solliciter chacun
sur le terrain qu'il connaît le mieux, celui de son travail
quotidien. Il repose sur l'idée que les bonnes volontés
sont partout dans l'entreprise, le tout est de savoir les
mobiliser.
Définition
Selon l'Association française des cercles de qualité
(AFCERQ), un cercle de qualité est un groupe permanent de cinq
à douze volontaires travaillant dans un même atelier,
animé par le plus proche responsable hiérarchique
direct.
Il se réunit régulièrement pour identifier,
analyser et résoudre les problèmes de son choix
concernant la qualité, la sécurité, la
productivité, les conditions de travail... Les membres du
cercle enrichissent leurs tâches et développent leur
polyvalence et leur personnalité ; ils progressent ainsi dans
la gestion de leur production tout en élevant leur
qualification et leur culture professionnelle.