La
satisfaction au travail: Frederick Herzberg
(1960)
La
satisfaction dans le
travail
La
satisfaction au travail se définit par la
réalisation d'attentes conscientes ou
inconscientes.
Satisfaction
et motivation
Qu'est-ce
qui différencie la motivation de la satisfaction
?
Essentiellement
la confrontation au réel, aux résultats
obtenus.
La
satisfaction se ressent après la motivation, elle en est
une des résultantes au cas où il y a eu
réalisation de certaines attentes.
La
satisfaction découle de
l'expérience.
Elle est
même un type particulier d'expérience : celle que
nous vivons quand nos attentes se
réalisent.
Pour la
théorie des besoins, la satisfaction est liée
à la réduction d'une tension,elle-même
provoquée par le besoin non satisfait.
En ce qui
concerne la théorie des attentes, la satisfaction est
liée à la confrontation entre l'ensemble des
résultats obtenus, affectés de leur valence, aux
résultats attendus, également affectés de
leur valence.
Il faut
ajouter la distinction entre satisfaction intrinsèque et
satisfaction extrinsèque.
Rappelons
enfin que dans le schéma de Porter et Lawler la
satisfaction joue sur la valeur de la récompense.
Se
déclenche donc une boucle de rétroaction capable
de renforcer la motivation.
La
satisfaction est en effet capable de moduler la valeur
accordée à la récompense : le fait
d'obtenir telle récompense peut en diminuer la valeur,
cette récompense perdant de sa force
motivatrice.
On
désire moins fortement ce que l'on est sûr de
pouvoir avoir que ce qui semble inaccessible
Les
déterminants de la
satisfaction
La
référence essentielle est celle d'Herzberg
montrant que les facteurs sources d'insatisfaction (facteurs
extrinsèques) ne sont pas les mêmes que les
facteurs sources de satisfaction (facteurs
intrinsèques).
Dans ces
derniers, Herzberg classe la nature des tâches ; la
possibilité de développer ses capacités et
d'assumer des responsabilités l'estime des autres et la
reconnaissance les possibilités de
promotion...
Hackman
et Lawler sur les composantes de la tâche
corrélées à la satisfaction : autonomie,
variété, intérêt, informations
(opératoires ou optionnelles) et
feed-back.
Centers
et Bugental montrent qu'il existe des différences
importantes entre le haut et le bas de la
hiérarchie.
Si au
sommet on retrouve effectivement les facteurs
intrinsèques comme étant à la source de la
satisfaction, par contre, au bas de la hiérarchie, ce
sont les facteurs extrinsèques qui
comptent.
Ceci
s'explique sans doute tout autant par les niveaux de salaires
que par la pauvreté des facteurs intrinsèques
offerts.
Et,
surtout, cela permet d'insister sur des variables
socio-organisationnelles qui modifient les données
psychologiques.
En ce qui
concerne le contenu de la tâche, Hackman et Lawler
constatent en 1971 que l'enrichissement
des tâches n'a pas eu l'effet massif que l'on en
attendait.
En effet
des variables individuelles modèrent fortement le
rôle des facteurs intrinsèques.
Il s'agit
d'attentes spécifiques concernant le travail : besoin de
développement personnel, d'indépendance de
pensée et d'action, de faire des choses
variées,.
Plus ces
attentes sont nettes et importantes, plus les salariés
sont sensibles au contenu de la tâche.
Et
inversement, plus ces attentes sont faibles et moins les
aspects du contenu de la tâche affectent la
satisfaction.
Il
n'existe pas de facteurs capables de déclencher
systématiquement de la satisfaction au
travail.
A moins
de prendre en compte les attentes individuelles
spécifiques et les données
socio-organisationnelles, on ne peut analyser convenablement la
satisfaction dans les situations de travail.
Les effets
de la satisfaction au travail
1
/ Effet de la satisfaction dans le cadre du
travail
Les
corrélations relevées entre l'absentéisme
et la satisfaction sont les plus
fréquentes.
Hackman
et Lawler trouvent des corrélations entre l'autonomie et
la variété de la tâche, l'identité
du travail (rôle dans le cycle de production) et le
feed-back sur le travail effectué.
En ce qui
concerne le turn over, plus la satisfaction est importante,
plus le turn over est faible.
Mais en
période de chômage, même un salarié
insatisfait hésite à quitter son
emploi.
On doit
aussi parler des corrélations entre satisfaction et
climat social. D'une manière générale, on
peut dire que plus la satisfaction est grande, plus le climat
est bon.
On
définira ici le climat comme l'ensemble des impressions
et perceptions subjectives qu'ont les salariés de leur
propre unité de travail.
Les
effets de la satisfaction sur la
productivité.
Les
salariés satisfaits peuvent stagner dans une faible
productivité sans que cela ne perturbe en rien leur
bonheur.
Ce sont
les conclusions de Vroom (1964) puis de Locke
(1976).
2 /
Effets de la satisfaction hors du cadre du
travail
La
satisfaction est une attitude que l'on ne peut détacher
de l'ensemble des attitudes de la vie.
Ainsi on
constate une concomitance sans pouvoir parler de
conséquence entre une tendance optimiste ou pessimiste
vis-à-vis de la vie en général et la
satisfaction au travail.
Un
certain nombre de facteurs sont par contre
corrélés statistiquement avec la satisfaction
:
-
corrélation entre l'importance accordée au
travail par rapport aux autres activités de la vie et la
satisfaction.
-
relations entre santé physique et satisfaction au
travail.
L'artériosclérose,
la coronarite, le taux de cholestérol
élevé, l'ulcère gastrique ou les maladies
circulatoires sont clairement corrélés avec
l'indice d'insatisfaction.
La
longévité elle-même est
corrélée à la satisfaction, qui en est un
des meilleurs prédicteurs.
La
satisfaction est ici définie comme l'impression
générale d'être utile et de pouvoir remplir
un rôle social.
En ce qui
concerne la santé mentale, on constate également
des corrélations avec la satisfaction. Kornhauser
définit la santé mentale au travers de six
composantes:
-
l'anxiété,
- la
tension,
-
l'estime de soi,
-
l'hostilité,
- la
sociabilité,
- la
satisfaction de la vie,
-
l'humeur ou "moral" en général.