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MORENO JACOB LEVY (1892-1974)

 

Pour Moreno, il faut rappocher la psychothérapie de la vie réelle, en passant de la psychothérapie individuelle à l'espace libre et multidimensionnel de la psychothérapie de groupe. Le groupe utilise non pas seulement un matériel abstrait, mais aussi un espace concret dans lequel les interactions entre les individus peuvent jouer librement. La spontanéité individuelle joue un rôle libérateur. Chaque patient est l'agent thérapeutique d'un autre, chaque groupe celui d'autres groupes. Cette influence mutuelle, Moreno l'appelle "principe d'interaction thérapeutique".

La psychothérapie de groupe repose, pour Moreno, sur cinq principes fondamentaux :

- chaque groupe possède une structure formelle et une base sociométrique qui correspondent à la structure consciente et à la structure inconsciente du groupe;

- chaque groupe se développe selon des normes sociogénétiques (origines) définies;

- l'attraction et la répulsion entre les individus et les groupes suivent des lois sociodynamiques (valeurs) ;

- il y a des leaders populaires puissants (dictateur, tyran) ou isolés ainsi que des groupes centrés sur le leader ou sur le groupe lui-même, ou encore des groupes sans leader;

- chaque groupe a une cohésion définie, le but de la thérapie étant d'amener les groupes malades d'un faible niveau de cohésion à un niveau élevé de cohésion et de communication.

En matière de psychodrame, Moreno élabore une théorie du rôle telle que, dans le théâtre de la spontanéité, le sujet se libère des rôles dans lesquels la vie sociale avec ses conflits l'a aliéné, et recrée sa propre personnalité à travers une liberté qui le fait évoluer selon lui-même et en fonction de rencontres vraies avec autrui.

Moreno peut être regardé comme le fondateur de la sociométrie, surtout à partir de son livre publié en 1934 Who Shall Survive? (traduit pour la première fois en français en 1954 sous le titre Fondements de la sociométrie ). Il s'intéresse, en effet, non seulement à la qualité des relations interpersonnelles au sein des groupes, mais aussi au problème de leur mesure et de leur quantification, ainsi qu'à l'élaboration de "modèles" permettant d'étudier la dynamique groupale. Les unités sociales reposent avant tout, pour lui, sur des sytèmes de préférences, sur des choix sociométriques, dont on peut évaluer les composantes.

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