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La violence, les conflits et les organisations perverses

 

1. Définitions de la violence:

2. Les philosophies de la violence

3. Les conceptions sociologiques

4. L'approche anthropologique

5. Conceptions psychanalytiques

6. La violence à l'hôpital

 

1. Définition :

Il faut distinguer la violence de l'agressivité et de la combativité.

Kaës R. " La violence est la non-prise en compte de l'existence de l'autre"

Comme destructivité, elle menace continuellement la stabilité des relations des hommes entre eux.

"Force brutale, abus ou déchaînement de la force"

"Agression, criminalité, guerre,terrorisme, oppression, exploitation économique."

"Chaos, désordre, transgression."

"Écart ou d'une infraction par rapport aux normes ou aux règles qui définissent les situations considérées comme naturelles, normales ou légales. "

"Perturbation ou dérèglement plus ou moins momentané ou durable de l'ordre des choses."

"La violence est une action directe ou indirecte, massée ou distribuée, destinée à porter atteinte à une personne ou à la détruire, soit dans son intégrité physique ou psychique, soit dans ses possessions, soit dans ses participations symboliques, Y. Michaud, 1973)

 

Réalité de la violence et relativité de son appréhension sont indissociables et elles se confondent même complètement dans le cercle de l'action: il y a une constante solidarité entre ce qu'on croit et ce qu'on fait.

 

2. Les philosophies de la violence

 

La philosophie hégélienne :
La manifestation de l'Être s'opère dans des processus dialectiques, que ce soit ceux de la vie ou ceux de l'histoire. L'Être porte en lui le négatif, et sa dialectique est un travail douloureux et violent, comme l'est, par exemple, celui de l'histoire.

Nietzsche : (Par delà le bien et le mal)

"L'Être est vie et la vie ne va pas sans déchirement ni affrontement &endash; qu'il s'agisse de l'affrontement mutuel des vivants dans leur lutte pour la survie ou de celui des volontés.

F. Engels :

L'héritage hégélien-marxiste et un scientisme évolutionniste

Georges Sorel:

Les idéologies fascistes de l'espace vital, de la supériorité de certaines races et du droit des plus forts.

Hannah Arendt et Walter Benjamin

Ils opposent la pureté radicale de la fureur et de la révolte à la violence mécanique des calculateurs qui la rationalisent dans la poursuite de leurs fins trop humaines.

Jean-Paul Sartre : (Huis clos)

"C'est le rapport à autrui dans l'affrontement des désirs qui engendre la violence". Pour Sartre, autrui, qui est le même que moi, devient mon ennemi absolu, double démoniaque, quand s'affrontent nos désirs dans l'élément de la rareté.

René Girard : (La violence et le sacré)

Pour Girard, le désir mimétique de l'autre engendre le désir des mêmes objets et ouvre un monde de violence et de vengeance sans fin, dont il n'est possible de sortir qu'en détournant la violence sur une victime sacrificielle, un bouc émissaire, dans l'institution de ce qui est à la fois le social et le sacré.

Saint François d'Assise :

Une unité possible de l'homme avec le tout de la nature et de l'Être.

 

3. Les conceptions sociologiques

T. R. Gurr et J. C. Davies :
La privation relative comme cause déterminante de la violence politique: celle-ci se développe lorsque l'élévation continue du niveau d'aspiration n'est plus accompagnée par une élévation comparable des satisfactions attendues (théorie de la courbe en J).

Engels :

Il lie violence, changements économiques et affrontements de la lutte des classes sur l'horizon du progrès industriel.

T. Parsons :

Il interprète la violence comme l'effet de la désintégration du système social, qui ne parvient plus à se stabiliser face aux contraintes internes ou externes.

Approches microsociologiques: GOFFMANN (Asiles)

Études sur la délinquance des rues, sur le comportement policier de routine (J. Skolnick), sur la violence en prison (H. Toch). Ces approches ponctuelles, qui insistent sur les processus de socialisation en matière de violence (en prenant éventuellement en compte un arrière-plan psychanalytique), sur les subcultures de violence (avec leurs normes de brutalité, de machisme et d'honneur), sur les rituels d'interaction.

4. L'approche anthropologique

Lorenz, Tinbergen, Eibl-Eibesfeldt :

Étude des comportements animaux dans leur milieu naturel pour en appliquer les résultats, par extrapolation, à l'animal humain dénaturé, modifié par l'environnement culturel qu'il s'est créé.

L'idée d'un instinct d'agression

Études physiologiques :

Bases neurologiques, biolélectriques ou biochimiques.

Les conditions cérébrales de l'agressivité: irritabilité mésencéphalique diffuse assortie d'hyper-vigilance, agressivité diencéphalique dirigée sur des objets précis, agression limbique avec fortes valeurs émotives.

Les conditions hormonales: c'est ainsi qu'une chute du taux de progestérone va de pair avec l'irritabilité des femmes au moment des règles.

Dollard :

Relations possibles entre frustration et agression.

Bandura :

Les conditions de l'apprentissage de l'agression

Milgram :

Le phénomène de la soumission à l'autorité, d'autres les liens entre violence et facteurs d'environnement (chaleur, excitation sonore ou visuelle, territoire, anonymat et foule, etc.).

5. Conceptions psychanalytiques :

Freud :
La pulsion de mort

6. La violence à l'hôpital :

Cooper, Laing, Basaglia :
Le mouvement anti-psychiatrique

La violence institutionnelle